Pierre Ancet, philosophe, aborde dans cet article le « regard social dépréciatif » ainsi que « l’absence de place faite à celui dont l’apparence même dérange».
Il tend à démontrer que « la disparition de soi-même au regard d’autrui et à son propre regard inclut le délitement du lien social. La honte blanche est dépersonnalisante ». Il met en évidence que « Tous les êtres humains qui font tache, qui dérangent, qui n’ont pas de place, peuvent être une source de honte pour les autres et pour eux-mêmes. » , et que « La honte d’exister est renforcée par l’impression d’être devenu invisible pour les autres. Elle s’ajoute à la difficulté de se reconnaître et de s’estimer ».
« S’estimer, ne plus vivre la honte, suppose à la fois la reconnaissance d’autrui et un retour possible vers soi, où rentrer en soi-même ne soit plus une chute, où l’estime de soi ne serait plus dévastée par la honte. La reconnaissance d’autrui existe selon trois dimensions que sont l’amour, le droit et l’estime sociale, dans lesquelles s’enracine le sentiment de sa propre valeur. » A. Honneth (2006)
En effet, « … ce n’est pas l’échec qui provoque la honte, c’est le sentiment d’échec. » B. Cyrulnik (2010, p. 77).